Qu'est ce que le quotient intellectuel ? Quel est le QI moyen des français ? Les données de ces dernières années montrent que le QI moyen en France est estimé à 98, juste en dessous de la moyenne mondiale qui est de 100, avec un écart-type de 15 points. D’après les différents résultats trouvés en ligne, la France se situent dans les standards. En effet, d’après l’OMS, une norme moyenne est comprise entre 90 à 109 points. Cela dit, si les scores sont jugés insuffisants lorsque le total des points est compris sur une échelle de 80 et 89, il faut plus de 130 points pour être classé HPI (haut potentiel intellectuel).
QI | Classification |
---|---|
>130 | Extrêmement supérieur |
120–129 | Bien supérieur à la moyenne |
110–119 | Au-dessus de la moyenne |
90–109 | Standard |
80–89 | En-dessous de la moyenne |
70–79 | Bien inférieur à la moyenne |
<69 | Extrêmement inférieur |
Mais si les tests de QI sont de plus en plus populaires, il convient de se demander comment ils fonctionnent, ce qu’ils mesurent exactement et s’ils sont fiables. Il est d’autant plus intéressant de se poser ses questions que la métropole résiste mal à la comparaison avec ses voisins et que ses résultats sont à la baisse depuis le début des années 2000.
Si nous savons tous que les initiales QI désignent le quotient intellectuel, et que ce terme correspond à une mesure de l'intelligence du cerveau, personne ne sait vraiment comment ce test fonctionne.
Pourtant, il a des origines françaises puisque le psychologue spécialiste Alfred Binet a été le premier à inventer une « échelle métrique de l’intelligence », au début du XXe. Repris par un chercheur de l’université de Stanford, ce test est devenu le test de quotient intellectuel que nous connaissons aujourd’hui.
Ces tests évaluent les compétences d'un individu telles que la logique, la résolution de problèmes, la mémoire et la compréhension verbale. Selon la psychologue Ariana Boudailliez, psychologue spécialisée en neuropsychologie pour enfants, adolescents et adultes, le QI mesure l'intelligence abstraite, c'est-à-dire la capacité à résoudre des problèmes et à agir logiquement.
En France, comme partout ailleurs, les tests de QI les plus largement utilisés sont ceux créés par Wechsler, qui ont progressivement remplacé les tests Standford-Binet. Le test que vous pourrez faire dépend de votre âge :
Sachez que s’il existe également des tests adaptés pour les enfants âgés de 2 ans et demi à 7 ans, ils sont utilisés pour évaluer le fonctionnement intellectuel, mais ne prétendent pas fournir une mesure précise de l'intelligence. Les professionnels recommandent ainsi d’attendre avant de faire tester son enfant et de ne pas céder trop rapidement à cette tentation de vouloir savoir s’il/elle est HPI.
Selon la plupart des chercheurs et autres experts en psychologie, il ne faut pas prendre les résultats de ces tests QI au pied de la lettre. Comme le souligne l'INSERM, ces tests mesurent certains aspects de l'intelligence, mais ils ne mettent en évidence qu'une partie des capacités cognitives. Par exemple, un test de QI évalue fondamentalement les compétences verbales et mathématiques, mais il ne prend pas en compte l'intelligence émotionnelle.
En outre, un score de QI, même élevé, ne doit pas être interprété comme une étiquette indiquant le niveau d'intelligence d'une personne. Si. En effet, il existe plusieurs types d'intelligence, qui se manifestent différemment selon les circonstances sociales. Il serait donc faux, et même dangereux, de considérer que quelqu'un qui n'a pas obtenu un bon résultat lors d’un test de QI n’est « pas suffisamment intelligent ». De la même manière, de bons résultats ne sont pas synonymes d’une intelligence extraordinaire : en d’autres termes, le QI ne fait pas le génie.
L’analyse des QI moyens par région française, basée sur des données historiques de 1958 recalibrées pour correspondre aux standards modernes car il n'y a pas de données récentes à ce jour, met en évidence plusieurs tendances marquantes dans la répartition des compétences cognitives à travers la France Métropolitaine. La formule suivante a été utilisée pour obtenir les scores : =(((QI 1958 – 10,5) / STDEVA(Ensemble des QI)) * 2,14) + 97 par Emil Kirkegaard. Source Breizh info.
Région | QI moyen |
---|---|
Alsace | 98.25 |
Aquitaine | 95.90 |
Auvergne | 94.48 |
Basse-Normandie | 95.63 |
Bourgogne | 98.20 |
Bretagne | 96.05 |
Centre | 96.92 |
Champagne-Ardenne | 97.30 |
Corse | 90.20 |
Franche-Comté | 98.63 |
Haute-Normandie | 96.20 |
Île-de-France | 101.63 |
Languedoc-Roussillon | 97.00 |
Limousin | 96.60 |
Lorraine | 97.45 |
Midi-Pyrénées | 96.03 |
Nord-Pas-de-Calais | 97.45 |
Pays de la Loire | 96.84 |
Picardie | 96.20 |
Poitou-Charentes | 96.28 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 98.15 |
Rhône-Alpes | 96.23 |
Sans surprise, l’Île-de-France affiche la moyenne de QI la plus élevée (101,63), portée par des départements comme Paris (103,1) et les Hauts-de-Seine (102,0). Cette supériorité peut s’expliquer par plusieurs facteurs : la concentration du marché économique (IBM, Microsoft, Google etc...), les grandes écoles (HEC, ESCP Business School) et des universités prestigieuses (Panthéon-Sorbonne etc..). Cependant, la situation actuelle pourrait être différente, notamment en Seine-Saint-Denis, où des dynamiques sociologiques et migratoires ont probablement abaissé la moyenne.
Avec respectivement 98,25 et 98,63 de QI moyen, l’Alsace et la Franche-Comté se démarquent par des scores correspondant à la moyenne nationale. Historiquement, ces régions ont bénéficié d’une forte influence germanique, favorisant un système éducatif rigoureux et une culture industrielle valorisant la précision et l’excellence technique. Ces résultats s’alignent avec ceux du Grand Est, qui affiche une moyenne solide, notamment dans le Bas-Rhin et le Doubs.
La Bourgogne (98,2) et la Rhône-Alpes (96,23), avec des villes comme Dijon, Lyon et Grenoble, bénéficient d’un réseau universitaire dense et de pôles de recherche influents. La Bretagne (96,05), autrefois enclavée, a vu ses pôles santé et ses établissements scolaires s’améliorer, ce qui a probablement contribué à réduire l’écart avec les autres régions depuis 1958.
Le Pays de la Loire (96,84) et le Centre (96,92) se situent légèrement en dessous. Et des régions comme l’Aquitaine (95,90) et le Midi-Pyrénées (96,03) affichent des scores un peu plus bas, ce qui peut s’expliquer par une plus grande ruralité à l’époque de l’étude.
Les scores les plus bas reviennent à l’Auvergne (94,48), la Corse (90,20) et le Limousin (96,60). Ces régions étaient parmi les plus isolées en 1958, avec un accès limité aux services d'éducation et de santé. Cependant, les améliorations en termes de développement économique et d’accès à l’école ont probablement réduit ces écarts depuis.
D’après le site Données Mondiales, qui s’appuie sur des études (parfois controversées) réalisées entre 2002 et 2019, le Qi moyen des français occupe la 28e place du classement mondial (tableau ci-dessous). Avec 106 points, les habitants de Hong Kong sont les mieux classés, devant le Japon, Singapour, Taïwan, la Chine et la Corée du sud.
Le premier état européen du classement est la Hollande, à la 7ème place. Et il faut dire que peu de pays européens se classent bien : en dehors des Pays-Bas, le top 10 compte seulement la Finlande (8ème). En Europe, le Luxembourg (11ème), l’Allemagne (13ème), la Suisse (14ème) et le Royaume-Uni (17ème) et l’Autriche (20ème), la Belgique, la Norvège, la Suède et le Danemark (respectivement de la 23ème à la 26ème place) devancent la France.
Le Népal occupe la dernière place, devant la Sierra Leone et le Guatemala. Même s’il est difficile d’établir des liens entre l’éducation et le quotient intellectuel, une analyse de ces trois nations montrent que de faibles dépenses dans le secteur de l’éducation expliquent, en partie, les mauvais résultats obtenus.
C'est ce qu'on pourrait croire à la vue du tableau comparatif des QI par pays. Mais il n'en est rien. Une étude menée sur 59 000 conscrits suédois de European Sociological Review révèle que les personnes aux salaires les plus élevés ne sont pas nécessairement les plus intelligentes. Si les revenus issus d'une profession augmentent avec le QI jusqu'à environ 60 000 euros annuels, au-delà, cette corrélation s’effondre, voire s’inverse pour les 1 % les plus riches. Ce sujet remet en question une idée que les postes les mieux rémunérés sont exclusivement attribués sur la base du mérite intellectuel. D’autres facteurs comme le milieu social, les valeurs, la chance ou encore le réseau jouent un rôle majeur dans l’accession aux emplois prestigieux. Les chercheurs suggèrent que la répartition des revenus dans les sociétés occidentales favorise de plus en plus des critères autres que les seules compétences cognitives.
En observant les résultats de manière générale, il apparaît que la tendance est à la diminution du niveau de QI. Selon certaines sources, la France a perdu 3,8 points de QI moyen entre 1999 et 2009, marquant le début du déclin. Mais de tels résultats ne sont pas surprenants puisque cette chute concerne également la plupart des pays occidentaux.
Par exemple, différentes études menées au Royaume-Uni montrent que la baisse du QI au cours du siècle dernier a été de 14 points,. Ces résultats préoccupants soulèvent de nombreuses questions. Certains se demandent même s’ils sont synonymes d’un déclin de l’intelligence humaine.
Puisqu’il est difficile de répondre de manière absolue à cette question, d’autant plus que nous avons déjà expliqué que le quotient intellectuel n’est pas une mesure de l’intelligence, intéressons-nous plutôt à la situation en France.
Il est tentant de rapprocher ces chiffres baissiers des résultats toujours plus décevants obtenus par la France au classement PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des Elèves). Parmi les 85 pays évalués en 2022, la population française occupait la 26e place, avec ses résultats historiquement les plus bas. Au total, elle perd 21 points et se classe en-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE.
Deux raisons principales expliquent cette baisse :
L'étude des langues étrangères en est un parfait exemple, surtout que les statistiques montrent que la France est l'un des pays les moins performants en matière de compétences linguistiques. Ainsi, 66 % des Français n'ont qu'un niveau élémentaire en anglais, et seulement 4 % d'entre eux peuvent prétendre avoir une maîtrise suffisante de l'anglais pour exercer une activité professionnelle dans cette langue. Cette différence et ce manque de maîtrise des langues pourrait expliquer en partie la stagnation du QI moyen des français, surtout qu’à l’inverse, la Chine présente de biens meilleurs résultats, pour un QI moyen de 105.
Malgré la célèbre « exception culturelle française », les foyers de l'Hexagone ne font pas exception à la règle et n’échappent pas aux nouvelles technologies. Au contraire, d’après le CSA, ils sont hyper connectés, avec 5,5 écrans par famille. Et selon une étude réalisée par l’Institut BVA en 2019, ils passent en moyenne 4h30 par jour devant les écrans, soit 8 minutes de plus qu’en 2018 !
Si les conséquences ne sont pas toutes négatives (certaines études ont même montré que les jeux vidéo peuvent avoir des effets cognitifs positifs, comme une meilleure coordination), elles le sont tout de même majoritairement. Le premier effet néfaste est la réduction du temps de sommeil, qui a une conséquence directe sur nos compétences cognitives et mémorielles.
Un rapport de l’INSEE citée ci-dessous indique également que cette omniprésence des écrans occulte aussi d’autres loisirs, à commencer par les activités physiques, avec une augmentation de la sédentarité. Précisons que ce phénomène ne se limite pas aux jeunes, et qu’il ne présente pas uniquement des risques pour nos capacités cérébrales mais bien pour notre santé en général, avec une augmentation des maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, cancer, etc.). Bref, autant dire que l’excès d’écran n’est pas bon pour notre cerveau ni pour notre corps.
S’il est clair que la baisse du QI moyen en France est un phénomène qui s’explique par de nombreux facteurs, ce n’est pas une fatalité pour autant. En effet, quel que soit votre score actuel, ou celui que vous souhaitez atteindre, vous pouvez exercer votre intelligence comme un muscle. Vous avez d’ailleurs intérêt à le faire indépendamment de ce test !
Comment ? Vous trouverez de nombreux exercices en ligne pour vous aider, mais vous n’avez peut-être même pas besoin de les chercher, puisque réduire votre temps d’écran doit en faire partie. Commencez par lire davantage, puis à parler de vos lectures, pour faire travailler votre mémoire. Vous pouvez aussi écrire, tous les jours (le journaling est de plus en plus pratiqué), ou vous livrer à d’autres activités créatives telles que le théâtre, le chant, la danse, ou encore le dessin ou la sculpture. Si vous n’avez pas la fibre artistique, impliquez davantage en cuisine : votre corps et votre famille vous remercieront pour les progrès effectués.